Varanasi, une ville sacrée de l’Inde, est un lieu de pèlerinage et de rencontre spirituelle pour les Hindous. Sa notoriété s’est étendue au-delà des frontières nationales grâce à sa présence dans de nombreux films et littératures de voyage. Cette ville a été un sujet de prédilection pour de nombreux réalisateurs et écrivains qui ont découvert son charme et son mystère.
Dans le cinéma, Varanasi a été représentée comme un lieu mystérieux et spiritualisé. L’un des films les plus célèbres qui la mettent en valeur est « Ganges Maati » de Satyajit Ray, sorti en 1964. Ce film met en scène une jeune femme qui voyage vers Varanasi pour trouver le sens de sa vie et découvrir l’amour. La ville est représentée comme un lieu de rencontre entre l’homme et la divinité, où il est possible de trouver la paix et la lumière.
La littérature de voyage a également abordé Varanasi avec une grande ferveur. L’écrivain britannique Paul Theroux, dans son livre « The Great Railway Bazaar », décrit la ville comme un lieu de pèlerinage où les gens viennent pour faire un vœu et trouver la paix. Il y décrit l’atmosphère mystique qui règne dans les rues et les temples de la ville, et les cérémonies qui se déroulent sur les bords du Gange.
Le Festival International de Varanasi, qui se déroule chaque année depuis 2007, est un événement qui met en lumière la ville et sa culture. Ce festival, qui rassemble des artistes de tous horizons, présente des films, des concerts et des expositions qui abordent les thèmes de la littérature et de la poésie de voyage.
Varanasi est un lieu où l’on peut trouver un mélange unique de spiritualité, de culture et de mystère. Son image est devenue un symbole de l’Inde et a été un sujet de prédilection pour de nombreux artistes. Le Festival International de Varanasi est un événement qui permet de mettre en lumière cette ville et sa culture, et de la présenter au monde entier.
La figure de Varanasi au cinéma et dans la littérature : une analyse comparative du film « Verso Benares » et de l’œuvre de Pierre Loti « L’Inde (sans les Anglais)«
Varanasi, également connue sous le nom de Bénarès, est une ville indienne qui a été un sujet important tant au cinéma que dans la littérature. Cet article a pour but d’explorer la représentation de Varanasi dans ces deux médias, en se concentrant sur le film « Verso Benares« et sur la publication de Pierre Loti, « L’Inde (sans les Anglais)« .
Le réalisme cinématographique dans « Verso Benares«
Le film italien « Verso Benares« (2022) offre une vision brute et authentique de Varanasi. C’est un documentaire qui donne un aperçu sans filtre de la vie spirituelle et quotidienne de la ville. Le film ne suit pas un protagoniste de fiction, mais plonge plutôt les spectateurs dans les rues animées de la ville, ses ghats sacrés et les rituels quotidiens de ses habitants. Il capture la richesse spirituelle et culturelle de la ville tout en montrant sa pauvreté et ses difficultés, présentant une réalité crue et sans fard qui contraste nettement avec une vision occidentalisée du « voyage spirituel ». À travers son objectif, le film révèle le mysticisme non pas comme une fantaisie, mais comme une partie intégrante et inséparable de l’expérience vécue et vibrante de la ville.
La lentille romantique de Pierre Loti
D’un autre côté, l’écrivain français Pierre Loti présente une vision plus romantique et subjective de Varanasi dans sa publication de 1903, « L’Inde (sans les Anglais)« . Bien que le titre fasse directement référence à l’Inde, le Gange et Varanasi sont au cœur de son récit. Loti décrit la ville comme une « ville de lumière », remplie d’une « beauté enchanteresse » et d’un « mystère divin ». Son écriture met l’accent sur la signification spirituelle de Varanasi, mais aussi sur son allure exotique, dépeignant une ville à la fois sacrée et séduisante. Le portrait de Loti est filtré à travers une lentille de mélancolie personnelle et une recherche d’une spiritualité ancienne qu’il sentait perdue dans l’Occident moderne. C’est un visiteur romantique cherchant à vivre et à documenter « l’autre », mais restant finalement un étranger.
Un thème partagé, des perspectives différentes
Malgré les différences dans leurs approches — l’une un documentaire moderne cherchant l’authenticité, l’autre une œuvre littéraire du tournant du siècle enracinée dans le romantisme — « Verso Benares« et « L’Inde (sans les Anglais)« partagent un thème commun : la quête spirituelle qui attire les individus à Varanasi. Dans le film, cette quête est montrée à travers les actions des habitants et des visiteurs de la ville, tandis que dans le livre de Loti, le voyage de l’écrivain lui-même est l’objectif principal. Les deux œuvres soulignent également le contraste entre la quête occidentale de plénitude spirituelle et la vie spirituelle quotidienne et intégrée de la ville, soulignant comment ce lieu sacré reste un miroir puissant pour les angoisses et les désirs de l’âme occidentale.