, leur regard sur la religion et la spiritualité.
# **Verso Benares et la cinématographie indienne : regards sur la spiritualité**
## **Introduction**
L’Inde, terre de contrastes, de traditions millénaires et de spiritualité profonde, a toujours fasciné les cinéastes. Parmi les œuvres qui captent l’essence mystique de ce pays, *Verso Benares* (2011) de Gianfranco Vignali et Gianluca Prata occupe une place particulière. Ce film documentaire, à travers son exploration de la ville sainte de Varanasi, s’inscrit dans une lignée de regards occidentaux posés sur l’Inde spirituelle, aux côtés d’autres réalisateurs comme Louis Malle, Jean Renoir ou même le cinéaste indien Satyajit Ray. En analysant *Verso Benares* et en le mettant en dialogue avec d’autres œuvres du XXe siècle, nous pouvons éclairer la manière dont ces auteurs ont saisi la religion et la spiritualité indiennes, entre fascination et distance critique.
## **Verso Benares : une immersion sensorielle dans le sacré**
*Verso Benares* est avant tout un film sensoriel. Vignali et Prata captent les couleurs, les sons et les odeurs de Varanasi, ville où la mort et la vie coexistent dans une harmonie presque palpable. Le film ne se contente pas de montrer les rituels hindous ; il les fait ressentir. Les scènes des *ghâts* (escaliers menant au Gange) où les corps sont brûlés, ou celles des prières à l’aube, sont filmées avec une proximité qui rappelle les documentaires ethnographiques des années 1960-1970.
Cependant, le regard des réalisateurs n’est pas celui d’un simple observateur. Ils cherchent à comprendre le sens profond de ces pratiques, interrogeant des prêtres, des pèlerins et des habitants. Le film évite ainsi le piège de l’exotisme, tout en conservant une certaine poésie visuelle qui rappelle les influences de la photographie indienne, notamment celle de Raghu Rai.
## **Comparaisons avec d’autres regards cinématographiques sur l’Inde mystique**
Plusieurs cinéastes, avant Vignali et Prata, ont tenté de saisir l’Inde spirituelle. Parmi eux, Louis Malle, avec *L’Inde fantôme* (1969), offre une vision plus critique, mêlant documentaire et fiction. Malle, tout en étant fasciné par la spiritualité hindoue, ne cache pas son scepticisme face aux inégalités sociales. De même, Jean Renoir, dans *Le Fleuve* (1951), transpose une vision idéalisée de l’Inde coloniale, mais avec une sensibilité particulière pour les rituels et les croyances locales.
Du côté du cinéma indien, Satyajit Ray, bien que moins centré sur la spiritualité pure, explore souvent les contradictions entre tradition et modernité, comme dans *Le Monde d’Apu* (1959). Son approche, bien que plus ancrée dans la réalité sociale, partage avec *Verso Benares* une
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